Séminaire d'études à Naples
Forces et voix de la transformation urbaine à Naples :
régénérer une ville habitée
Voyage d’études du 29 janvier au 1er février 2025
Voyage organisé par Fabrica Urbis pour l'École du Renouvellement Urbain
A la croisée de dynamiques mondiales fortes (touristiques, migratoires), riches d’un patrimoine architectural et urbain considérable, les Napolitains inventent depuis plusieurs décennies des modes de mobilisation et de gestion de leur ville pour faire face à la rareté des moyens. Entre centre et périphéries, nous irons à la rencontre de ces acteurs qui entretiennent les biens communs, développent des solutions de logement, renouvellent les quartiers, occupent, activent, et accueillent…
« Au carrefour de la Méditerranée et de l’Europe, Naples est une ville où le mélange des cultures, la cohabitation de couches sociales et la coexistence des inégalités économiques se confondent dans une identité locale forte. Son histoire montre comment les configurations urbaines se redéfinissent continuellement. Les formes de participation de Naples aux processus d’internationalisation de l’économie et de la culture posent de nombreuses questions. » Adelina Miranda Socio-anthropologue, faculté de Sociologie, université Federico II de Naples.
Le séminaire de quatre jours s’articule autour d’une douzaine de rencontres, incarnant les forces à l’œuvre pour la régénération du territoire. Les questions abordées seront les suivantes :
- Comprendre la diversité des initiatives de réappropriation et revitalisation de l’existant, et ce qui fait leur spécificité ;
- Etudier l’articulation entre renouvellement des espaces et cohésion sociale, dans un territoire où des enjeux d’ampleur locale et internationale se superposent ;
- Analyser comment actions municipales et initiatives locales se conjuguent, dans des modes de gestion contraints et pourtant innovants.
LES GRANDES LIGNES DU PROGRAMME
Mercredi 29 janvier : Découvrir, connaitre et comprendre NAPLES
- Accueil des participants à l’hôtel NH Panorama à 13h30
- Premiers regards sur Naples : Panorama commenté et Séquences introductives
- Visite et présentation du projet d’occupation temporaire de Trinita delle Monache : un mode de faire nouveau à Naples
- Le métro à Naples : une infrastructure en écho à l’identité napolitaine
- Présentations croisées des participants et diner en commun
Jeudi 30 janvier : les formes de réinvestissement du centre de NAPLES
- Les biens communs à Naples : des initiatives spontanées à une politique publique municipale
- L’exemple de l’Ex OPG : un centre social né d’une occupation illicite
- Visite du projet FOQUS – Fondation du quartier espagnol
- Visite du centre historique : logement, tourisme et régénération urbaine
- Le logement à Naples
- Présentation et visite du condominio di San Nicola del Nilo
- Diner en commun
Vendredi 31 janvier : NAPLES voyage en périphéries
- Présentation et visite du quartier de Scampia, par le MOSS
- ReStart Scampia – avancement d’un projet de renouvellement urbain
- Une association structurante : Dream Team Donne in Rete
- Migrations et métropole napolitaine : l’association Centro Astalli Sud à Grumo Nevano
- "Si Può Fare" : les micro-projets comme instruments d’inclusion et de revitalisation
- Et si Naples était un héros…regard littéraire sur le territoire napolitain
- Soirée libre
Samedi 1er février : Co-gérer la ville renouvelée
- Présentation de la place Garibaldi : un projet structurant pour la ville de Naples
- Visite du quartier et projet de co-gestion de la place par la coopérative CASBA
- Regards croisés entre participants et conclusions
- Déjeuner convivial et fin du séminaire à 14h
PROGRAMME DÉTAILLÉ
JOUR 1 – MERCREDI 29 JANVIER 2025
DECOUVRIR, CONNAÎTRE ET COMPRENDRE NAPLES
• Premiers regards sur Naples
Naples est d’abord une géographie avec sa baie, ses collines, et la proximité du Vésuve. Le cœur de la ville, dense et compact, renferme l'essentiel des curiosités touristiques et concentre une population très modeste. Il a été inscrit en 1995 au patrimoine mondial de l'Unesco. Seuls quelques grands axes percés au tournant du XXème siècle, comme le « Rettifilio », (ou Corso Umberto I), ont permis de l’ouvrir sur l’extérieur. Sur les pentes des collines du Vomero, du Pausilippe, de Santa Lucia, Chiaia et Mergellina, les belles demeures dominent la mer.
Le paysage urbain est le résultat d'une longue évolution historique. Depuis la première implantation grecque appelée Parthénope, au bord de mer, puis la seconde baptisée Neapolis (d’où découle Napoli), la ville n’a cessé de croitre pendant plusieurs centaines d’années, sous les influences croisées des rois, de la noblesse et de l’Église catholique. Dès le XVIIème siècle, la densité du tissu urbain est extrême. Sous l’influence des Bourbons qui la gouvernent pendant plus d’un siècle, la ville se modernise et s’industrialise. Puis au XIXème, la ville connait plusieurs phases d’expansion. L’unité italienne a eu des conséquences fortes sur le développement de la ville. Les bombardements de la seconde guerre mondiale et les effets du tremblement de terre de 1980 vont également contribuer à façonner le visage urbain mais aussi social de la ville.
Malgré sa situation sociale précaire (problème de chômage chronique, déficit de logements), l’espace napolitain a connu un processus d’urbanisation important au cours du XXème siècle. Depuis le 1er janvier 2015, dix provinces italiennes ont été transformées en villes métropolitaines. C’est le cas de Naples, qui passe alors d’une ville centre de 990 000 habitants à une métropole de 3 128 000 habitants unifiant 92 communes. « Napoli - Città metropolitana » est actuellement la troisième ville la plus peuplée d’Italie après Rome Capitale et Milan.
Universitaires et intervenants de la municipalité se succéderont pour comprendre les principales étapes du développement de la ville et ses caractéristiques, mais aussi et surtout présenter les dynamiques à l’œuvre dans l’aire urbaine ainsi que les enjeux et projets de l’équipe actuelle, emmenée par le maire Gaetano Manfredi.
• Visite et présentation du projet d’occupation temporaire de Trinità delle Monache : un mode de faire nouveau à Naples
Racheté par la région de Campanie qui vise d’y installer des locaux pour son administration, le Complesso Trinità delle Monache a d’abord été confié à la municipalité pour une gestion sur cinq ans. Celle-ci a missionné la compagnie Urban Value, premier opérateur privé de l’urbanisme temporaire en Italie. Il s’engage à louer les locaux à des entités privées ou publiques, à des fins commerciales, sociales et culturelles, avec l’ambition de rouvrir sur la ville un espace riche en contenus et activités évènementielles. L’objectif ici étant en particulier de donner des opportunités à l’industrie cinématographique et audiovisuelle qui se développe à Naples depuis plusieurs années.
La visite, et la présentation de la toute récente opération de réhabilitation et gestion temporaire qui y prend place, permettront d’illustrer un nouveau mode opératoire à Naples.
• Le métro à Naples : une infrastructure en écho à l’identité napolitaine
Au cours de la dernière décennie, la ville a transformé plusieurs parties de son système de métro en galeries d’art, en faisant appel à des artistes contemporains dans le but de renforcer l’attractivité des transports collectifs et de les intégrer pleinement au caractère de la ville. Sous la direction d’Achille Bonito Oliva, ancien directeur de la Biennale de Venise, plus de 15 stations réparties le long des lignes 1 et 6 du réseau de métro, ont été décorées avec plus de 200 œuvres par une centaine d’artistes et architectes.
Un aperçu en sera donné, station Toledo, conçue par l’architecte Oscar Tusquets Blanca et ouverte en 2012.
• Présentation croisée des participants et diner en commun
Photo : Jorit.it
JOUR 2 – JEUDI 30 JANVIER 2025
LES FORMES DE RÉINVESTISSEMENT DU CENTRE DE NAPLES
• Les biens communs à Naples : des initiatives spontanées à une politique publique municipale
En Italie, le mouvement des « biens communs » résulte, dans les années 2000, de la conjonction entre la volonté d’inscrire cette notion au code civil et un ensemble d’initiatives sociales et d’occupation de lieux dans tout le pays. Si cette tendance prend racine dans les mouvements d’auto-gestion des années 1970, ces actions se sont multipliées dans les secteurs de la culture et des services publics après la victoire du referendum de 2011 contre la privatisation des services publics et la marchandisation de l’eau.
A Naples, le maire Luigi de Magistris (2011– 2021), nomme un adjoint « aux Biens Communs, Eau publique et démocratie participative » et fait adopter une série de délibérations en la matière. On observe ainsi une quasi-« communalisation » du service public de l’eau. Un inventaire des biens communaux abandonnés ou inutilisés est également mené, dans l’objectif de les rendre aux citoyens désireux de développer des projets collectifs d’utilité sociale et viables économiquement. Le réinvestissement des biens se double d’une volonté militante d’expérimentation démocratique, et d’alternative aux dynamiques de marché.
La municipalité décrira ce que recouvre la notion de biens communs, la spécificité de l’approche napolitaine en la matière, le retour d’expérience après une quinzaine d’années de mise en œuvre ainsi que les prochaines étapes de structuration de la politique communale.
• L’exemple de l’ex OPG : un centre social né d’une occupation illicite
Situé dans le quartier très populaire de Materdei, le complexe dit « ex OPG » est un ancien asile psychiatrique (Ospedale Psichiatrico Giudiziario), précédemment caserne et plus anciennement encore monastère, édifié au 16ème siècle. Destiné aux délinquants diagnostiqués malades mentaux, il ferme en 2008. Ce bâtiment, qui s’étend sur 9000 m², a été occupé à partir de 2015 par un collectif d’étudiants et de travailleurs sociaux nommé Je so pazzo (« Je suis fou ») qui commence par ouvrir au public ce lieu longtemps demeuré in accessible et effrayant pour le voisinage.
En 2016, la municipalité a attribué le statut de « biens communs » à sept lieux emblématiques de la ville qui faisaient l’objet d’une occupation. Le collectif et la ville décident alors de faire de l’ex OPG un lieu d’activités sociales, culturelles et éducatives à destination des habitants du quartier.
La présentation de ce projet par le collectif qui l’anime aujourd’hui permettra d’illustrer la dynamique, d’interroger l’articulation entre auto-gestion et cadre municipal, tout en évoquant les réalités socio-économiques du quartier dans lequel il se situe.
• Visite du projet FOQUS – Fondation du quartier espagnol
A partir de l’après-guerre, l’économie du Quartier espagnol, proche du port, a été sujette à des trafics divers, entre criminalité organisée et petite délinquance. Foqus (FOndation du QUartier Spagnoli), est installée dans un complexe religieux remontant à 1570. Restauré progressivement entre 2012 et 2014, le lieu réunit des projets dédiés aux enfants, adolescents, handicapés et créateurs. Il héberge aussi des entreprises innovantes qui contribuent au financement et au développement de la structure. Pour certains, le modèle évoque celui des archi-confréries, associations caritatives extrêmement nombreuses dans la ville aux XVIème et XVIIème siècles, qui assuraient une aide pour les plus démunis, à chaque étape de la vie (enfance, mariage, accidents, enterrements…).
Le premier objectif de FOQUS et de renforcer l’environnement socio-économique de cette partie de la ville, en créant de nouvelles entreprises et générant de l’emploi. Le Fondation coordonne un ensemble d’entités publiques et privées.
La visite et les échanges avec les initiateurs du projet permettront d’aborder un autre modèle de réinvestissement d’un lieu, au service d’une dynamique de quartier, en questionnant l’impact sur l’éco-système local et les motivations des acteurs impliqués.
• Déjeuner dans le centre historique
• Visite du centre historique : logement, tourisme et régénération urbaine
En 1995 le centre historique de Naples est classé patrimoine de l’humanité par l’Unesco en raison de son « unicité », au motif suivant « il est difficile d’identifier une ou plusieurs villes pouvant être comparées à Naples. Ses racines culturelles sont tellement différentes de celles de n’importe quelle autre ville italienne que toute comparaison est inutile. Il est tout aussi difficile de faire un parallèle avec d’autres grandes villes méditerranéennes comme Marseille ou Barcelone. L’unicité est une qualité difficile à définir, mais Naples semble s’approcher beaucoup de cette représentation. »
Trésor autant que poids, cette richesse patrimoniale fait coexister des bâtis de toutes sortes, difficiles à entretenir ou à reconquérir en masse. Pour autant, malgré leur insalubrité, les logements du centre-ville continuent d’être un abri pour ceux qui n’ont rien d’autre.
Si le tourisme est une des activités économiques de longue date du territoire métropolitain, le nombre de visiteurs annuel a récemment explosé, passant de 3,2 millions, en 2017, à 12 millions, en 2022. Or les quelque 8 000 offres Airbnb disponibles dans la ville en 2023 (à comparer aux 1 300 existantes en 2015) se concentrent dans les quartiers aux plus fortes difficultés économiques et sociales.
La visite du centre historique de Naples nous plongera au cœur des problématiques contemporaines de logement, de tourisme et de régénération urbaine. Ce secteur est à la fois un lieu d’histoire et un espace en mutation rapide. L’occasion d’observer comment gentrification, pression touristique et besoins de logements sociaux interagissent, créant des tensions parfois délicates.
• Le logement à Naples
Malgré le risque d’éruption régulièrement évoqué, la spéculation immobilière a fortement transformé l’organisation de l’espace napolitain : depuis les années 1970, le parc immobilier de la périphérie continue d’augmenter de 5 % chaque année. La densification du tissu a été la conséquence tant des constructions de logement de la part des particuliers que des interventions de l’État. Le 23 novembre 1980, Naples et sa banlieue ont été frappées d’un tremblement de terre qui a détruit de nombreuses communes de la Campanie et de la Lucanie. Suite à ces catastrophes, environ vingt mille nouveaux logements ont été bâtis dans la banlieue de Naples.
Du côté du centre-ville, la requalification du parc immobilier par le privé a été fortement encouragée par la municipalité dans les années 1990. Malgré cette rénovation massive des logements anciens, les initiatives de modernisation du parc immobilier ne marquent pas encore le tissu urbain central historique de manière significative. L’intervention publique reste empêchée du fait des investissements financiers très élevés qui seraient nécessaires.
Une présentation sera dédiée aux enjeux spécifiques du logement napolitain, entre efforts de rénovation, besoins en logement, et pratiques de l’« abusivismo » (qui recouvre tant les constructions que les occupations illégales). Un éclairage sera donné sur les solutions de logement abordables en Italie.
• Présentation et visite du condominio di San Nicola del Nilo
Protéger la vie et la mixité dans le centre historique et encourager la collaboration entre les personnes fragiles et les personnes âgées, tels sont les objectifs qui guidé la Ville pour la création de ce condominio. Composée de 30 appartements, l’opération intergénérationnelle accueille des personnes âgées, et des familles en difficulté de logement prises en charge par les services sociaux locaux.
La visite du Condominio San Nicola del Nilo, visera à illustrer les initiatives innovantes prises par la ville de Naples dans une double logique de cohésion sociale et de lutte contre la gentrification.
• Diner en commun en ville
JOUR 3 – VENDREDI 31 JANVIER 2025
NAPLES VOYAGE EN PÉRIPHÉRIE
• Visite et présentation du quartier de Scampia par le MOSS
Ce quartier populaire est l’un des plus peuplés de Naples avec 41 000 habitants (peut-être davantage en comptant les occupations illégales).
La construction effective de Scampia débute à la fin des années 1970. Les réalisations les plus emblématiques sont les bâtiments nommés les Voiles (le Vele) : ce projet de ces sept bâtiments de logements sociaux, conçus par l’architecte Francesco Di Salvo, pâtira de ses conditions de réalisation. Dans ces blocs d’appartements inspirés des principes du mouvement moderne, l’architecture atypique veut évoquer la proximité du voisinage ressenti dans les ruelles du centre historique de Naples. Les familles en situation d’exclusion et de marginalité y ont progressivement été concentrées. Abritant au plus haut 9000 personnes (dont des familles réfugiées après le séisme de 1980), ils connaitront un développement massif de la criminalité liée à la drogue.
Le MOSS, Ecomusée urbain diffus de Scampia, est un musée itinérant, né grâce au soutien du programme « Quartiers d’innovation » de la ville de Naples. Il s’agit d’un musée où les auteurs exposés sont les habitants du quartier. Une sorte de recherche-action participative sur ce territoire longtemps marqué par l’image qu’en ont projetée le roman Gomorra de Roberto Saviano et le film éponyme qui y a été tourné.
Les animateurs du MOSS nous proposeront une visite du quartier visant à en présenter les caractéristiques tout en mettant en valeur une autre une nouvelle narration de ce territoire.
• Projet ReStart Scampia : avancement d’un projet de renouvellement urbain
A partir de la fin des années 1980, des habitants se sont mobilisés en faveur de la démolition des Vele. La présence des forces de l’ordre et des services publics s’est dès lors davantage développée sur le quartier. Depuis 1997, plusieurs des bâtiments initiaux ont été abattus.
Le projet ReStart Scampia, actuellement en cours, prévoit de nouvelles démolitions, des reconversions ainsi que des constructions nouvelles. L'ensemble sera complété d’espaces destinés à l'agriculture urbaine, d'équipements publics et scolaires.
Les pilotes du projet en présenteront les différentes phases, prévues jusqu’en 2027, et illustreront la façon dont le projet urbain cherche à contrecarrer les difficultés sociales et économiques, via la participation du tiers secteur et des résidents eux-mêmes.
• Une association structurante : Dream Team - Donne in Rete
L’objectif de l’association est la valorisation et le développement professionnel des femmes dans les zones urbaines dégradées, ainsi que la lutte contre les stéréotypes et la discrimination. Prévention de la délinquance, des violences conjugales, enjeux d’éducation des jeunes et d’autonomisation des femmes, sont au cœur de l'action sociale à Scampia.
L’association fera part de son témoignage en tant qu’acteur historique de ce quartier emblématique.
• Déjeuner commun au restaurant Chikù à Scampia
• Migrations et métropole napolitaine : l’association Centro Astalli Sud à Grumo Nevano
Après la Seconde Guerre mondiale, l’aire métropolitaine de Naples a connu une urbanisation rapide et spontanée qui a augmenté les nuisances (pollution, densification de la circulation, dégradation des espaces verts, …). Dans les communes de la province, 80 % des appartements ont été construits après 1946 et 40 % après 1972. Certains parlent d’une « périphérie totale », d’un tout constitué de morceaux « jetés en vrac ». Sur le plan socio-économique, la marginalité et les processus ségrégatifs sont très diffus et ne se limitent pas aux grands ensembles d’habitat social. S’y cumulent des taux élevés de déscolarisation et de chômage, la fréquente dégradation du bâti, associée, dans certaines zones, à un sous-équipement des services et à une présence répandue de la criminalité organisée.
La commune de Grumo Nevano, dans la périphérie nord de Naples, regroupe 17 000 habitants. A l’image du tissu industriel de la région, elle a longtemps accueilli de petites entreprises textiles. Aujourd’hui, la majorité d’entre elles ont été reprises par des populations d’origine immigrée (qui s’y élèvent à 7%).
Témoin des vagues d’immigration des dernières décennies, le Centro Astalli Sud, qui vient en appui de migrants sur tout le nord de la Métropole, évoquera comment une terre d’émigration est devenue terre d’immigration et comment la structure urbaine, économique, sociale et politique du territoire répond à ce phénomène.
• "Si Può Fare" : les micro-projets comme instruments d’inclusion et de revitalisation
"Si Può fare" (qu’on pourrait traduire par « Yes you can ») est programme national de valorisation des idées et propositions des jeunes, pour la revitalisation des espaces publics. Elle fonctionne sur le principe de microfinancements.
Le dispositif sera décrit par le biais des projets réalisés dans la périphérie nord de la métropole, où le taux d’équipements et d’aménagements est faible.
• Et si Naples était un héros… regard littéraire le territoire napolitain
Angelo Petrella, né en 1978, a vécu à Rome, Paris et Sienne avant de regagner Naples, sa ville natale. Docteur ès lettres modernes, poète, scénariste pour le cinéma et la télévision, collaborateur du quotidien Il Mattino et de la revue Vanity Fair, il est l'un des auteurs les plus représentatifs de la littérature policière napolitaine.
L’auteur nous proposera une lecture subjective et décalée du territoire napolitain.
• Soirée libre
JOUR 4 – SAMEDI 1ER FÉVRIER 2025
CO-GÉRER LA VILLE RENOUVELLÉE
• Présentation de la place Garibaldi : un projet structurant pour la ville de Naples
A partir des années 1990, la ville de Naples lance de nouvelles orientations en matière de planification, au titre desquelles l'aménagement des espaces publics. L'objectif est double : une modification des pratiques et un renversement positif de l'image de la ville. Ces réaménagements touchent le centre historique, mais aussi la restructuration des périphéries, avec la refonte du système de circulation.
A ce titre, l’architecte Dominique Perrault se voit confier dès 2004 les études pour le réaménagement de la Piazza Garibaldi, ainsi que la réalisation de la station de métro éponyme, ouverte en 2013. La place se trouve de fait au cœur de la métropole, formant une porte d’accès au centre historique, mais également à l’ensemble de la province, articulant la ville constituée à l’Ouest, et les perspectives de projet à l’Est. Comme le dit l’architecte « L’aménagement de la Piazza Garibaldi possède une responsabilité forte dans la lisibilité du récit métropolitain ».
La présentation de la place permettra d’en rappeler les principes de conception et d’en évoquer le fonctionnement plus de 10 ans après l’inauguration du métro.
• Visite du quartier et projet de co-gestion de la place par la coopérative CASBA
Au début de l’année 2011, le gouvernement italien déclare l’état d’urgence humanitaire sur le territoire national en raison de l'afflux exceptionnel de milliers de ressortissants d'Afrique du Nord. Des centaines de migrants en attente d’un hypothétique permis de séjour sont alors logés dans des hôtels de la ville, dans le quartier de la gare, Piazza Garibaldi.
Sur cette place se situe aujourd’hui la coopérative CASBA, qui accompagne des migrants de toutes origines dans leurs démarches administratives et a également à cœur de promouvoir une meilleure compréhension mutuelle entre napolitains et populations immigrées.
C’est avec cet objectif qu’un de ses membres nous guidera dans le quartier, pour une visite visant à faire percevoir les réalités urbaines, par le prisme d’un nouvel arrivant, de culture différente. CASBA présentera également son implication dans l’innovant projet de gestion partagée de la place, récemment lancé par la municipalité
• Regards croisés entre participants et conclusions
A la fin de ce séminaire d’études comme pour chaque édition, les participants se réuniront pour partager les enseignements du voyage et proposer des axes conclusifs.
Ce moment d’échange sera suivi d’un déjeuner convivial.
• Fin du séminaire à 14h
ORGANISATEURS
La gestion logistique et l'organisation du voyage sont assurées par Terra Nobilis - Fabrica Urbis.
Tarifs et conditions
Les frais de participation au séminaire d’études s’élèvent à 1 990 euros TTC par personne.
Ce prix comprend :
- L'hébergement 3 nuits en chambre double à usage individuel avec petit-déjeuner en hôtel 4* (Motel NH Napoli Panorama Via Medina, 70, 80133 NAPLES)
- 3 déjeuners et 2 dîners
- Les visites de site et l'animation pédagogique du séminaire, ainsi que les services d'un guide
- Le carnet du participant
- La location de l'audio-guide et les services d’un interprète sur place
- Les transferts sur place en autocar
Ce prix ne comprend pas le transport A/R pour se rendre à Naples.
Pour toutes questions, contactez : hmghizou@ecoledurenouvellementurbain.com